Liban: dans le sud du pays, le Hezbollah enterre ses combattants
L’armée israélienne a tué un homme, mardi, dans un village du Sud-Liban, au lendemain des plus graves violations du cessez-le-feu depuis son entrée en vigueur il y a une semaine. C’était un berger, selon l’agence de presse libanaise, un « terroriste qui représentait une menace pour les soldats » déclare de son côté l’armée israélienne. Une victime qui s’ajoute aux 4.000 autres depuis plus de deux mois… Des frappes suivies des funérailles des combattants du Hezbollah…
Des rafales tirées vers le ciel accompagnent les funérailles des combattants du Hezbollah tués ces dernières semaines par l’armée israélienne… Des cérémonies qui témoignent que le Hezbollah est loin de s’avouer vaincu malgré les pertes qu’il a subies.
Nous sommes dans le village de Souaneh, dans le sud du Liban, où nous avons pu assister aux obsèques de quatre combattants du Hezbollah. Rafales d’armes automatiques, cortège des ambulances qui transportent les dépouilles jusqu’à la mosquée du village, c’est là que sont déposés les cercueils recouverts du drapeau du Hezbollah, un poing brandissant un fusil automatique.
Femmes d’un côté, hommes de l’autre. Des pleurs, des slogans et des portraits des combattants tués.
Mohammad est le frère de l’un de ceux que l’on enterre. « C’est une fierté, un honneur, une gloire… Il est un héros parmi les héros, tué alors qu’il combattait l’ennemi israélien, Cet ennemi viole notre terre… il veut l’occuper ! Celui qui possède honneur et ardeur s’engage pour défendre cette terre… C’est le cas de tous les jeunes… pas seulement mon frère, mais tous les martyrs… »
Le Hezbollah a perdu son chef Hassan Nasrallah, tué fin septembre, ainsi qu’une bonne partie de son commandement militaire et de nombreux combattants, comme en témoignent ces obsèques. Et outre ces pertes, le Hezbollah fait face à un autre défi : il est censé respecter sa part de l’accord de cessez-le-feu. Il doit retirer ses armes lourdes et ses combattants du sud du pays. Mais ici personne ne veut parler de défaite, ni même de retrait…
Entièrement vêtue de noir, Roukaya assiste aux funérailles du jour. Elle porte un drapeau à l’effigie de son frère, combattant du Hezbollah qui lui a déjà été enterré. « Nous respectons le cessez-le-feu, mais Israël ne le respecte pas !… Ce sont eux qui ne veulent pas s’arrêter ! Tant qu’ils continuent à commettre des violations, on continuera à se défendre… Nous aussi les femmes… si les hommes en ont besoin nous serons là ! ».
Non loin de la mosquée où se déroulent les obsèques passe un véhicule de l’armée libanaise. Difficile de dire s’il s’agit d’un début de présence visible des militaires. l’accord de cessez-le-feu prévoit leur déploiement dans cette région jusqu’à présent dominée par le Hezbollah…