Au Liban, les frappes israéliennes touchent désormais tout le pays
Au moins trente personnes ont été tuées lundi au Liban dans des raids aériens israéliens, selon des chiffres officiels. Les frappes ont visé, pour la première fois, la région de Akkar, à l’extrême Nord du pays, près de la Syrie. Le Hezbollah a de son côté intensifié ses tirs de roquettes et de missiles qui ont couvert une grande partie de la Galilée jusqu’à la périphérie de la ville d’Haïfa, à 40 km de la frontière.
Plus une région n’est sûre au Liban. Avec le ciblage, lundi soir, de la région de Akkar, limitrophe de la Syrie dans le nord du pays, c’est maintenant toute la géographie libanaise qui est plongée dans la guerre. Dans la seule journée de lundi, au moins trente personnes ont été tuées à travers le pays, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
Un raid aérien israélien a visé une maison dans une localité à majorité sunnite, qui accueillait une trentaine de déplacés chiites en provenance du Sud. L’aviation de l’État hébreu a également lourdement bombardé des dizaines de localités dans le sud du Liban, où un nouvel ordre d’évacuation a frappé 21 villages. Ces raids ont fait de nombreuses victimes parmi les habitants restés sur place malgré l’intensité des bombardements.
Le Hezbollah a de son côté tiré sur le Nord d’Israël plus de 250 roquettes et missiles lourds, un record depuis le début de l’offensive terrestre israélienne, le 1er octobre. Et ce, sans compter les escadrons de drones d’attaques. Le mouvement a revendiqué 22 opérations militaires sur la journée de lundi. Les régions de Safad, Acre et Haïfa, où est concentrée la majorité des habitants du nord d’Israël étaient lundi dans le viseur du parti chiite. Le Hezbollah a tiré des salves de roquettes à partir de villages libanais frontaliers censés avoir été « sécurisés » et « nettoyés » par l’armée israélienne, après 45 jours d’offensive terrestre.
Israël souffle le chaud et le froid sur un cessez-le-feu
Dans le même temps, le ministre israélien des Affaires étrangères a évoqué lundi « certains progrès » en vue d’un cessez-le-feu au Liban. Gideon Saar, interrogé sur les perspectives d’une telle trêve, a ajouté travailler « sur le sujet avec les Américains », lors d’une conférence de presse à Jérusalem. Il a toutefois conditionné un cessez-le-feu au fait que le « Hezbollah ne (puisse) plus s’armer » et que le mouvement chiite soit repoussé à bonne distance de la frontière israélo-libanaise.
Une perspective que son collègue à la Défense, Israël Katz, a un – peu plus tard — exclue avant la capitulation du mouvement islamiste Hezbollah. « Il n’y aura aucun cessez-le-feu et il n’y aura aucune pause dans les frappes contre le Hezbollah », a-t-il martelé, en s’adressant, pour la première fois depuis sa prise de fonctions, devant l’état-major de l’armée israélienne. « Mais s’il existe une proposition d’accord de cessez-le-feu « signifiant la capitulation du Hezbollah (et) répondant à toutes nos conditions (…), nous l’envisagerons certainement très sérieusement », a-t-il ajouté.
Depuis le début des affrontements entre le Hezbollah et l’armée israélienne il y a plus d’un an, des dizaines de milliers d’habitants, au Liban comme en Israël, ont été contraints de quitter leur logement. Plusieurs tentatives de médiation entre Israël et le Liban ont eu lieu, notamment via les États-Unis et la France, mais aucune n’a abouti.