Le Hezbollah annonce avoir tiré plus de 200 roquettes vers Israël en représailles de la mort d’un de ses hauts commandants
Le Hezbollah a déclaré avoir tiré plus de 200 roquettes dans le nord d’Israël, jeudi 4 juillet, au lendemain d’une première série de tirs du Hezbollah et de l’élimination d’un commandant du mouvement libanais par Israël. L’armée israélienne a ensuite annoncé avoir frappé en riposte des positions dans le sud du Liban, juste après avoir fait état d’alertes aux roquettes et aux incursions aériennes partout dans le nord d’Israël jusqu’au plateau du Golan occupé.
Le Hezbollah échange quotidiennement des tirs à la frontière avec Israël depuis près de neuf mois, en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas dans sa guerre contre l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Les derniers échanges de tirs, associés à une récente surenchère verbale des deux camps, font craindre une escalade régionale.
« Dans le cadre de la riposte à l’attaque et à l’assassinat perpétrés par l’ennemi » à Tyr, dans le sud du Liban, des combattants du Hezbollah ont attaqué cinq positions sur le plateau syrien du Golan, annexé par Israël, et dans le nord d’Israël avec « plus de 200 roquettes de différentes sortes », selon un communiqué du groupe. Selon l’Agence France-Presse (AFP), le Hezbollah a aussi affirmé avoir lancé des « drones explosifs » contre huit positions militaires dans le nord d’Israël et sur le Golan.
En Israël, les sirènes ont retenti à partir de 9 h 30, heure de Paris, le long de la frontière avec le Liban, de Nahariya à l’ouest jusqu’au Golan occupé à l’est. D’après l’armée israélienne, plusieurs projectiles ont été interceptés mais ces interceptions ont causé des chutes de débris entraînant des incendies dans plusieurs secteurs du nord d’Israël. Plusieurs médias israéliens relaient sur leur site de nombreuses images montrant des départs de feu et de la fumée consécutive aux frappes. Les pompiers sont mobilisés pour les éteindre, a précisé l’armée.
Mercredi, le mouvement chiite avait déjà tiré une centaine de roquettes contre des positions militaires israéliennes, quelques heures après avoir annoncé, dans un communiqué, la mort du « commandant Mohammed Neemeh Nasser [Hajj Abou Neemeh] ». L’armée israélienne a dit avoir tué « le commandant de l’unité Aziz » du Hezbollah, « responsable des tirs sur le territoire israélien depuis le sud-ouest du Liban ».
Une source proche du Hezbollah a assuré à l’AFP qu’il s’agissait du troisième haut chef militaire tué dans le sud du Liban depuis le début des violences entre le parti pro-iranien et Israël le 8 octobre, qui ont causé la mort d’au moins 494 morts au Liban, dont environ 95 civils et une majorité de combattants du Hezbollah, selon un décompte de l’AFP qui s’appuie sur les données du mouvement chiite et de sources officielles libanaises. Côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont été tués, selon les autorités. De part et d’autre de la frontière, des dizaines de milliers d’habitants ont été déplacés par les combats incessants.