Les Etats-Unis sur le point de signer à leur tour un accord de sécurité avec l’Ukraine

Les Etats-Unis veulent formaliser leur engagement en faveur de l’Ukraine. Personne, toutefois, ne peut en prédire la pérennité. Tel est le paradoxe qui marquera, jeudi 13 juin, la signature d’un accord bilatéral de sécurité inédit entre les deux pays. Ce document, que devraient signer le président américain, Joe Biden, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, en marge du sommet des pays du G7, en Italie, a pour objectif de réaffirmer le soutien américain de l’Ukraine, face à l’agression russe.
Les Etats-Unis avaient lancé l’idée de ces accords bilatéraux au sommet de l’OTAN, à Vilnius (Lituanie), en juillet 2023 ; une manière de compenser leur opposition à une adhésion rapide de l’Ukraine à l’Alliance, réclamée notamment par les membres du flanc oriental, les plus concernés par la menace russe. Des textes assez similaires, déjà signés par quinze autres pays dont la France, créent une sorte de chorégraphie d’engagements bilatéraux. Mais leur portée est bien inférieure à l’article 5 de la charte de l’OTAN, qui impose un devoir de solidarité entre Etats, en cas d’attaque.
Pas d’engagement chiffré
« Notre opinion est que la sécurité de l’Ukraine est centrale pour la sécurité de l’Europe et, par conséquent, centrale pour la sécurité de l’Amérique », a expliqué Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale, dans l’avion conduisant Joe Biden vers l’Italie pour le sommet du G7. Selon ce proche collaborateur du président américain, l’accord – qui ne sera pas soumis à un vote du Congrès et n’aura pas la force d’un traité – ne comprend pas un engagement militaire du pays pour défendre directement l’Ukraine, hypothèse qui a toujours été écartée par Washington.
Mais la principale faiblesse de ce document, qui devrait être publié dans les jours à venir, est l’absence de tout engagement chiffré, sur plusieurs années, en matière de soutien militaire. Cela est dû, de toute évidence, à l’incertitude qui pèse sur l’élection présidentielle de novembre. Un éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait provoquer une remise en question de l’engagement américain. Jake Sullivan s’est donc contenté de mentionner une volonté de l’administration de « travailler avec le Congrès » sur les financements futurs, une perspective illusoire avant le scrutin. la suite ici https://www.lemonde.fr/international/article/2024/06/13/les-etats-unis-sur-le-point-de-signer-a-leur-tour-un-accord-de-securite-avec-l-ukraine_6239406_3210.html